Le philosophe Leibniz se demandait « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » L’interrogation authentique dans les radios communautaires serait plutôt « pourquoi y a-t-il rien plutôt que quelque chose » en ondes pendant les cinq premières minutes d’une émission ? Nos micros ayant connu une phase hautement suicidaire, il n’y avait rien. Puis, après quelques essais dans le vide, nous avons pu entendre :
Vicki, pour nous parler de la Otra Campana à Montréal, un collectif s’inspirant des principes de la Sixième déclaration de la Forêt Lacandone de l’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale). Nous avons parlé de militarisation des territoires autochtones au Mexique et de criminalisation des mouvements sociaux : d’Atenco à Oaxaca, la violence d’Etat s’exerce à plein. Au printemps 2006, la section 22 du syndicat des professeurs de Oaxaca était entrée en grève afin de protester contre des conditions de travail jugées déplorables et le désengagement du gouverneur de la province, le priiste (parti révolutionnaire institutionnel) Ulises Ruiz dans les politiques sociales. Rejoints dans leur lutte par des organisations autochtones (dont le CIPO-RFM, coordination du Conseil indigène populaire de Oaxaca-Ricardo Flores Magon), les professeurs avaient occupé la ville de Oaxaca, rebaptisée alors la « commune de Oaxaca » suite aux barricades et blocages réalisés par l’APPO (Assemblée populaire des peuples de Oaxaca). Sauf que la réaction du gouverneur de la province ne s’est pas faite attendre : 20 000 flics (dont les forces spéciales et la police fédérale préventive) ont débarqué.
En soutien aux mouvements sociaux mexicains, la Otra Montréal organise un événement bénéfice samedi 6 octobre, de 14h à 21h au 4650, Ontario est.
« Accommodements raisonnables » ou comment les cathos résistent aux tentatives gouvernementales de sécularisation en matière de programmes scolaires : la commission Bouchard-Taylor reçoit des mémoires présentés par des « citoyens » de tout bord, dont notamment des catholiques pour lesquels le concept de « laïcité » n’est qu’une dépravation de plus du côté d’anti cléricaux dégénérés. Oui, conservons ces bons vieux cours de morale chrétienne histoire de mieux fermer les yeux quand dans le même temps l’autre squatteur du Vatican sermonne l’humanité avec ces discours anti avortements et préservatifs. Les conneries made in suppôts du clergé sont de retour ! Séropositifs en puissance de tous les pays, priez le petit Jésus dans les dispensaires gérés par l’église catholique. On annonce la sortie du « package » ecclésiastique version 2007 : une MST contractée, une bible offerte. Out les trithérapies, welcome la sainte trinité ! (On ne dira plus : « je me suis converti au catholicisme » mais « j’ai contracté le catholicisme »)*
Hormis le safe sex dans la chapelle Sixtine :
Depuis qu’une petite partie de l’humanité a choisi de s’affranchir des contraintes incluant la religion et le capitalisme, on voit émerger des projets autogestionnaires qui non seulement permettent de se sentir moins seul dans cette aspiration à la non médiocrité et surtout de comprendre que le traditionnel « c’est comme ça » apposé au phénomène d’embourgeoisement de quartiers populaires peut être renversé. Nous avons donc reçu Magalie et Pascal, tous deux impliqués dans le projet de Centre social autogéré à Pointe Saint-Charles.
Fondé sur une volonté de réappropriation des friches urbaines (les terrains du CN) par les habitants eux-mêmes, le projet, à l’initiative de La Pointe Libertaire, s’inscrit dans une logique de démocratie directe et d’abolition des hiérarchies interindividuelles. « La Pointe » organise depuis quelques mois des rencontres autour des thématiques autogestionnaires : la dernière en date abordait la question des squats au Canada.
Entrevue avec Alex, de l’ AFESH (association facultaire des étudiants en sciences humaines de l’Uqam) au sujet de la possible grève étudiante illimitée contre le dégel des frais de scolarité. Malgré le refus de certaines associations étudiantes de voter en faveur de la grève (dont notamment celle du Cégep du Vieux-Montréal), l’asso des étudiants en sciences humaines tente de mobiliser autour d’elle afin de réaliser une action de grande envergure.
Retour sur la manifestation « prise 2 » du Parti communiste révolutionnaire, samedi 29 septembre à St-Jérôme : suite à la série d’arrestations de militants lors de la première manif le 11 août 2007 qui visait à dénoncer les conditions de travail dans les usines de la région, le PCR avait décidé d’organiser une seconde action destinée à réaffirmer le droit à la dissidence politique. Cette fois-ci, pas d’arrestation, mais la présence des « forces de l’ordre » dans des véhicules banalisés, histoire de réaliser des « vidéos souvenirs » des manifestants présents. Nous avons donc diffusé un reportage réalisé sur place par Julien, du Magazine centre-ville du mardi. Le maccarthysme à l’ère de YouTube.
Entrevue avec Hans, du MASSE (Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi) : fondé en 1999, le mouvement qui milite notamment en faveur d’un partage des richesses plus juste et du droit au travail pour tous, organise jeudi 4 octobre un « comité d’accueil au très déshonorable Brian Mulroney » pour répliquer à la soirée hommage mise sur pied par Québecor, la chambre de commerce de Montréal et l’Institut Fraser. Donc, soyez courtois, accueillez comme il se doit le signataire canadien de l’ALENA.
Les laquais du MCV vous recommandent chaudement de vous rendre demain jeudi à l’hôtel Windsor situé au 1170 Peel (métro Peel) à 17H30.
Dead Kennedys
Didier Super
FFF
Pauline Julien
* (ou comme dirait Didier Super : « (Jésus) est-ce que tu pourrais légaliser le mariage pour les curés, histoire qu’ils laissent un peu les enfants tranquilles ? »)
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