mercredi 24 octobre 2007

Emission du 24 octobre

("Sous vos applaudissements...")


Bien que les laquais aient souvent considéré qu’ils n’étaient écoutés par à peu près personne, exception faite de mamie S., ils se sont rendus compte que, parmi les rares auditeurs ou dans une moindre mesure visiteurs de leur erreur Myspace, se trouvaient, non pas des anars montréalais mais des flics parisiens ( !) Aussi incroyable que cela puisse paraître, nous avons reçu un « friend request » d’un « band » de flics français. Gott. Assez peu intéressées par les symphonies en tasers majeurs, Sophie et Aurore rient un bon coup et répondent grâce à :


Une entrevue avec François du Collectif opposé à la brutalité policière au sujet de la mort de Quilem Registre dans le quartier St Michel par les soins du SPVM munis alors de fusils tasers, ou plutôt de « dispositifs à impulsion » dixit la police. En vingt ans, les services de police de la ville de Montréal (SPVM) auraient 42 décès à leur actif. Les enquêtes publiques étant extrêmement rares dans ce genre de cas, les corps de police incriminés sont jugés par d’autres corps de police : « Entre nous, on est au chaud. » (« so-so-so…solidarité dans la fraternité ! »). Ce qui est assez fabuleux dans ce genre d’histoires, c’est de lire les avis des « experts » sur la dangerosité de cette « arme non létale » (cf. l’article sur cyberpresse): on ne risque rien, mais il est préférable néanmoins de se rendre à l’hôpital après avoir reçu la décharge électrique. L’arme est « non létale », selon les termes consacrés, mais bizarrement, quelques individus parmi ceux qui ont eu la chance de se faire appréhender avec de tels accessoires policiers, tombent dans le coma et « s’en vont faire un tour chez les anges » peu de temps après. A écouter les services de police et les « experts », les victimes des tasers ne seraient en fait que des Tartuffe trop sensibles aux fusils à bouchon.


Au sujet de l’utilisation des fusils tasers et des morts qui leur seraient imputables, nous avons reçu Anne Ste-Marie d’Amnistie Internationale. L’ONG a réclamé la semaine dernière un moratoire sur les tasers, suite aux « dégâts collatéraux » entraînés par leur utilisation. Une étude a été réalisée par Amnistie, elle est disponible ici.


Entrevue avec Guillaume, de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) au sujet de la (non) grève étudiante illimitée de l’automne 2007 contre le dégel des frais de scolarité. Après le refus des Cégeps du Vieux-Montréal et de Maisonneuve d’entrer en grève, la mobilisation étudiante semble « un peu » compromise. Les « jeunes » sont vieux. Encore plus absurde que le « travailler plus pour gagner plus » de l’ordure Sarkozy, le « payer plus pour étudier autant » de l’ordure bis Charest ne semble pas trop émouvoir la population étudiante. L’ASSE poursuit néanmoins ses activités de réseautage histoire d’atteindre son plancher de 25 000 étudiants afin de mener une action qui dépasse le cadre de l’Uqam. Wake up pseudo-jeunesse !


Jacques, du Parti communiste révolutionnaire, nous a livré une analyse de la faiblesse des mobilisations étudiantes en termes de logiques de classes et de discours dominant qui semble avoir bien labouré l’esprit des étudiants. Bien peu disposés à dire quoi que ce soit sur l’augmentation des frais de scolarité, les étudiants entrevoient encore l’université comme un outil de mobilité sociale, et non comme un mécanisme de reproduction de l’ordre social existant. Les multiples obstacles réels et symboliques qui entravent l’accession des classes populaires aux études « supérieures » ne sont visiblement pas perçus comme tels. Qu’il s’agisse de l’endettement étudiant ou de la possession d’un capital social et culturel donné (la bibliothèque de papa, les contacts de maman), tout ce qui peut maintenir un certain statu quo est plutôt connoté positivement.
« J’en chie donc je suis ».


Rediffusion du reportage réalisé lors de l’action du FRAPRU au consulat de France.


Gling, gling :

Banlieue Rouge, « Sous un ciel écarlate » (Qc)
Cut Killer, « Assassin de la police » (F)*
Pigalle, « La prison » (F)
Les Sans Culottes, « Ecole de merde » (US)
We are wolves, « We are all winners » (Qc)
Sergio Ortega, “El pueblo...” (Chili)

Les Rita Mitsouko, “C’est comme ça” (F)


*Avis au danseur de trash Sirtaki : "errare etc…"

Emission du 17 octobre


Transformé en femme orchestre d’un jour, because le laquais S. se faisait exploiter ailleurs, le laquais A. vous a ankylosé les neurones avec des questions d’art (sans « a » accent circonflexe) militant, la capacité du nain Nagy de Bocsa de s’attirer à distance les foudres de groupes militants montréalais et de droits face à la police.

On a donc parlé, avec Emily et Catherine, de la troisième édition d’Artivistic, cette rencontre internationale d’art militant qui se tiendra en différents lieux de la ville. Du 25 au 27 octobre, des ateliers, tables rondes et expositions permettront d’envisager les pratiques de mobilisations autochtones et d’occupation de l’espace urbain sous un angle critique et activiste. Dissociés à tort, l’art et le militantisme s’expriment à plein dans le cadre de cette troisième édition d’Artivistic : pratiques de squat, rapport au « naturel », création et mobilisations politiques autochtones : il n’y a pas que des festivals à la con à Montréal, et c’est tant mieux.


Reportage réalisé à la place Ville-Marie, lors de l’action entreprise par le FRAPRU en soutien au Droit au logement (de France) : si les glandeurs poudrés du consulat de France à Montréal avaient transmis le petit colis préparé par les soins du FRAPRU, cette enflure de Nicolas S. aurait eu le plaisir de recevoir dans son palais des couvertures from Montréal qu’il aurait pu distribuer à tous ceux qui viennent polluer l’existence voluptueuse de nos amis « les nantis ». Un pauvre, les pauvres, c’est inesthétique et ça « gâche le bonheur des riches ».* Réunis à la place Ville-Marie, édifice de bureaux qui concentre les représentations consulaires de plusieurs pays (du gris, de l’aseptisé, des uniformes), les militants du FRAPRU se sont vu refuser l’accès au bâtiment par une vingtaine de policiers (with chiens renifleurs) et vigiles du lieu : seuls deux militants (dont le coordonnateur) du FRAPRU ont pu accéder au consulat, après qu’une des couvertures a été passée au détecteur de métaux et sniffée par un des chiens flics**. Suggestion pour les étrennes : plaid Molotov pour Nicolas.


Extrait de l’atelier présenté par le Collectif opposé à la brutalité policière et le Mouvement action justice, sur les droits dont on dispose face à la police : conditions d’arrestations, légalité ou illégalité de certaines pratiques policières, recours possibles dans le cas de brutalité policière.


Abolition du sirupeux :

Brigitte Fontaine, « Les filles d’aujourd’hui » (F)
Peter, Bjorn and John, "The Chills" (Suède)
Jeunesse Apatride, « Prolétaire » (Qc)
Paris Violence, « Docs et bretelles » (F)
Dominique A, « Dans un camion » (F)
Brixton Cats, « Palestine », (F)
Les Sales Majestés, « Les patrons » (F)
Portishead, « Roads » (US)


* Didier Super
**Pléonasme ou anthropomorphisme ?

lundi 15 octobre 2007

"Aux armes, etc..."


Conchier Sarko (même) à distance, voici un concept qui me plaît immensément. Grandiose, et je vais aller prendre du son sur place demain.

"Appui à des familles sans-logis en lutte à Paris: le FRAPRU apporte des couvertures au Consulat français à Montréal

C'est pour appuyer la centaine de familles sans-logis qui, malgré la répression policière, couche nuit après nuit sur le trottoir en face de la Bourse de Paris, qu'une délégation du FRAPRU se rendra demain au Consulat français, à Montréal. Le FRAPRU y apportera des couvertures à remettre aux familles, de même qu'une lettre de protestation adressée au président français Nicolas Sarkozy. Le geste du FRAPRU se déroulera au moment même d'une importante manifestation de soutien dans les rues de Paris.

Avant leur action, les familles campeuses étaient soit hébergées dans des hôtels, des foyers ou chez des tiers, soit menacées d'expulsion rapide. Elles réclament leur relogement immédiat, l'ouverture de plusieurs logements avant l'hiver, de même que la réalisation massive de logements sociaux. Depuis qu'elles ont entamé leur action, le 3 octobre, les familles ont été l'objet de plusieurs expulsions de la part des forces policières qui ont confisqué leurs tentes et leurs sacs de couchage, les forçant à coucher à la belle étoile. Les forces policières ont aussi procédé à plusieurs arrestations, dont celle du président et co-fondateur de l'association française Droit au logement, Jean-Baptiste Eyraud. Pour plus d'informations sur cette lutte, consulter le site de Droit au logement :

http://www.globenet.org/dal/.

Date : le mardi 16 octobre
Heure : 11h00
Lieu : Consulat général de France, 1, Place Ville-Marie, bureau 2601
rendez-vous devant la porte d'entrée de la rue Université), à Montréal

Pour plus d'informations : François Saillant (514) 522-1010; (514)
919-2843 du Front d'action populaire en réaménagement urbain."

jeudi 11 octobre 2007

La subversion emmerde les casseroles: Christine Delphy à Montréal


Ce soir, le laquais A. délaisse son cynisme ordinaire pour devenir (un soir seulement) Aurore, en état de grâce. Attention les gueux, ce soir je suis lyrique.

La féministe Christine Delphy est de passage à Montréal et a donné une conférence à la Grande Bibliothèque, conférence brillante, joyeuse, cynique parfois, totalement inspirante, intitulée « le mythe de l’égalité déjà-là : un poison ». La salle était pleine à craquer : une majorité de nanas (j’en reconnais certaines que je fréquentais l’an dernier quand j’étais impliquée dans des groupes militants), deux trois gars paumés.

Je m’avance près de la scène, Christine Delphy commence sa conférence, je dépose discrètement mon enregistreuse sur son pupitre. Je remonte les escaliers quatre par quatre, j’écoute. J’écoute celle qui s’est impliquée dans le MLF, j’écoute celle qui parle de domination hommes/femmes, de reproduction d’une société inégalitaire, du matraquage médiatique fait à l’encontre des féministes d’hier et d’aujourd’hui. Elle cite mi cynique, mi amusée tout le flot de paroles à la con que les féministes ont pu entendre depuis les années 70 : Elizabeth Badinter, ex féministe, qui dit en gros que « le féminisme a été utile en son temps, il ne l’est plus maintenant »… Elle cite un article de Françoise Giroud paru dans Le Monde en 76 « les voiles flasques du féminisme ». Elle explique qu’on est passé du déni à la dénégation. Je jubile sur mon fauteuil, d’une parce que cette femme est brillante et de deux parce que je pense au moment où je vais pouvoir diffuser à l’antenne l’intégralité de sa conférence. Elle poursuit sur l’exploitation domestique et sur les « stratégies d’occultation de la violence ». Elle cite même Florence Foresti entre deux démonstrations. Cette femme est géniale.

Comme à 15 ans, où tu conchies l’humanité tout entière et que tu trouves Nietzsche, Desproges, Cioran, et que tu jubiles en lisant enfin quelque chose qui te ressemble. Christine Delphy, c’est ce que je souhaiterais entendre dans la bouche de toutes les femmes.

Je pense à tous ces billets que j’ai laissés sur différents blogues, où immanquablement on attribuait mes propos cyniques et provocateurs à…un homme. Il y a deux jours encore, j’écrivais sur un blogue montréalais que les femmes célibataires n’avaient pas à jouer le rôle de « gouvernante/domestique » moderne auprès de leurs amis en couples avec gamins. Un type qui souhaitait probablement sauter plus vite l’auteure du blog m’a traitée de misogyne !!! Moi ! Celle qui pleure presque de joie en écoutant une des théoriciennes du féminisme contemporain !!!

Je pense à Woody Allen et à Annie Hall, et cette scène grandiose où il s’avance vers un couple dans la rue et leur demande mi désespéré, mi candide « comment ils font pour être ensemble ». Et là, génial, les deux passants répondent en substance qu’ils ne réfléchissent pas trop et que c’est très bien ainsi.

Je pense à Agnès Jaoui que j’adore, je la revois dans « Un air de famille », ce monument, accoudée au comptoir de son frère « Riri » : elle boit « comme un homme », elle parle « comme un homme », ses T-Shirts « dépassent de son pantalon » : « j’m’en fous si ça fait pas joli ». Le genre de films dont on rêverait d’avoir écrit les dialogues.


Je revois cette scène d’une ironie totale : moi debout dans le métro écrivant ces lignes à côté d’une nana qui porte un sac « Esthiderma- Paris ». Je lève les yeux au ciel me disant que la vie est décidément une farce.

Je pense à Sophie, avec laquelle j’ai écrit des textes que nous avons distribués l’an dernier dans des conditions rocambolesques, textes qui disaient que les femmes étaient simplement devenues des consommatrices comme les autres. Mais qu’au-delà de ce statut de participante active au système capitaliste, les représentations et les rôles sociaux des femmes n’avaient pas changé.


Je pense à Aurélie de Bordeaux, avec qui je discute jusqu’à pas d’heure au téléphone, passant de discussions hyper sérieuses sur les rapports de subordination entre hommes et femmes à des fous rires intenses en pensant, en bonnes anthropologues que nous sommes, aux couples que nous connaissons. Tous ces couples qui transpirent les rapports de domination, ces types universitaires pseudo-progressistes, voire pseudo anar, que nous avons vu traiter leur compagnes comme des sous-merdes : la fille ne dit rien, le type pavane, il a le monopole du discours. Elle a le monopole de la spectatrice « douce » et « attentive ». Elle a juste le droit de lui servir sa bière à son retour du travail, ou de demander « si on peut ouvrir les livres dans les librairies ».


Je pense à ma mère qui portait en son temps des T-Shirts orange où figurait une casserole noire barrée. Je sais de qui je tiens…


« Mais elle nous les brise avec ces « je pense » ». C’est vrai, et ce soir mes ami-E-s, je suis ravie.




Emission du 10 octobre


Tout droit sorti de « Poing levé », la nouvelle émission de musique militante de Radio Grabataires, le laquais A. fut rejoint par le laquais S. dans le studio dans lequel on pouvait voir il y a encore quelques jours une affiche d’un simili chanteur de Porto. Après une expédition punitive conjointe destinée à faire de ce Richard Clayderman lusophone une star trash/sale (on dessine quoi), nous sommes allées du côté des expéditions punitives non symboliques : la ville de Montréal, via ses ra*s dératiseurs, nettoie l’arrondissement Ville-Marie à coup d’arrestations massives d’itinérants.


Sophie a donc réalisé une entrevue avec un membre du Collectif Opposé à la Brutalité Policière, suite aux arrestations menées par le SPVM aux alentours du square Berri lors de l’ « Action de Grâces », soit le lundi 8. On nous apprend donc que selon le lexique (ou le peu qu’il en reste) des policiers de la section 21, la magnanimité correspond entre 17h et 2h du mat’ au coffrage d’une cinquantaine d’itinérants dans des cages disposées dans des vans couleur bleu azur (l’arbitraire esthétique). Les travailleurs de rue étant en congé ce jour-là, le SPVM en a donc profité pour arrêter en toute illégalité des itinérants, des personnes marginalisées : en effet, le motif des arrestations n’a pas été révélée aux personnes qui ont eu la joie intense de passer des heures dans des boîtes en ferraille. « La lutte aux incivilités » a d’ailleurs été filmée lors d’un « copwatch » réalisé dans le quartier (on vous donnera les liens vers ces vidéos dès qu’elles seront mises en ligne). Et bien que l’on puisse légitimement douter du système de « justice », il n’empêche qu’il est possible de déposer une « plainte en déontologie policière © » afin de ne pas passer totalement sous silence les agissements plus que limite des conducteurs zélés des vans numéro 21. « Flâner » en centre-ville, oui, mais avec port obligatoire d’un collier de perles ou d’un costard trois-pièces.


A ce sujet, un atelier sera organisé par le Mouvement Action Justice samedi 13 octobre à partir de 13h au 1710, Beaudry (métro Beaudry).


Le COPB organise quant à lui une soirée bénéfice lundi 15 octobre au Café Chaos (sur St Denis, au nord d’Ontario) avec des groupes qui feraient clamser la bonne société de Westmount.


S’agissant de criminalisation de la pauvreté, nous avons rediffusé une entrevue réalisée la veille par Julien du Magazine Centre-Ville du mardi avec Bernard, un membre du Réseau d’Aide pour les Personnes Seules et Itinérantes de Montréal (RAPSIM). Il était question de la Commission des droits de la personne qui commence elle aussi à s’interroger sur la légalité et la légitimité de certaines pratiques policières.


Entrevue avec François Saillant, coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) au sujet des choix budgétaires du gouvernement fédéral en matière de (non) logements sociaux. Au lieu d’investir dans la construction de logements à coûts modérés, Harper et sa bande ont choisi d’augmenter les dépenses militaires. 2007 au Canada : le néo-colonialisme est un humanisme.


Reportage réalisé jeudi dernier lors de l’action organisée par le MASSE (Mouvement autonome de solidarité des sans-emploi) devant l’hôtel Windsor pour « accueillir comme il se doit » le sieur Mulroney invité à Montréal pour recevoir un prix attribué entre autre par Québecor. Le déroulement de l’action était d’ailleurs très symbolique, puisque l’on pouvait voir d’un côté la horde de boss accompagnés par leurs baronnes manucurées se faufiler discrètement à travers le « cordon de sécurité » afin d’accéder au hall d’entrée de l’hôtel, et, de l’autre, la soixantaine de manifestants étroitement surveillés par lesdits membres du cordon. Alors que les porte-parole des différents groupes militants énuméraient les actions de l’ex premier ministre canadien en matière de (non) politiques sociales, certains « convives » rigolaient largement depuis le perron à la vue de ces « déchets sociaux » qui gueulaient des « la police, au service des riches et des fascistes » de circonstance. Les seigneurs pouffent, (mais) les gueux se préparent.


Et finalement, la vie de Brian :

Commentaire d’Alex par rapport au réseau d’ « amis » de Brian Mulroney (oui, le laquais sous-traite).Visiblement, certaines connaissances du chantre de l’ALENA seraient mouillées dans des scandales financiers : something is rotten in the kingdom of Airbus, my dear Brian.


Ces sales morveux de Louis-Ferdinand, Marcel et François-René ne méritent que cela :


La Bolchevita, « Cinq heures » (F)*
NTM, « Assassin de la police » (F)
Les Colocs, « Dédé » (Qc)
Vilain Pingouin, « P’tite vie, p’tite misère » (Qc)
Jacques Brel, « Les bourgeois » (F)
Edith Piaf, « Ah, ça ira, ça ira… » (F)


* Bien qu’il ait souvent raillé une grande partie de l’humanité, incluant dans le désordre les nains, unijambistes et autres estropiés qui prouvent que Dieu est quelque part ailleurs, il n’en demeure pas moins que le doyen des laquais se réjouit tout particulièrement de l’existence de l’association des handicapés patronymiques latinistes d’Ile-de-France et des mots de son président.

jeudi 4 octobre 2007

Emission du 3 octobre

Le philosophe Leibniz se demandait « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » L’interrogation authentique dans les radios communautaires serait plutôt « pourquoi y a-t-il rien plutôt que quelque chose » en ondes pendant les cinq premières minutes d’une émission ? Nos micros ayant connu une phase hautement suicidaire, il n’y avait rien. Puis, après quelques essais dans le vide, nous avons pu entendre :


Vicki, pour nous parler de la Otra Campana à Montréal, un collectif s’inspirant des principes de la Sixième déclaration de la Forêt Lacandone de l’EZLN (Armée zapatiste de libération nationale). Nous avons parlé de militarisation des territoires autochtones au Mexique et de criminalisation des mouvements sociaux : d’Atenco à Oaxaca, la violence d’Etat s’exerce à plein. Au printemps 2006, la section 22 du syndicat des professeurs de Oaxaca était entrée en grève afin de protester contre des conditions de travail jugées déplorables et le désengagement du gouverneur de la province, le priiste (parti révolutionnaire institutionnel) Ulises Ruiz dans les politiques sociales. Rejoints dans leur lutte par des organisations autochtones (dont le CIPO-RFM, coordination du Conseil indigène populaire de Oaxaca-Ricardo Flores Magon), les professeurs avaient occupé la ville de Oaxaca, rebaptisée alors la « commune de Oaxaca » suite aux barricades et blocages réalisés par l’APPO (Assemblée populaire des peuples de Oaxaca). Sauf que la réaction du gouverneur de la province ne s’est pas faite attendre : 20 000 flics (dont les forces spéciales et la police fédérale préventive) ont débarqué.

En soutien aux mouvements sociaux mexicains, la Otra Montréal organise un événement bénéfice samedi 6 octobre, de 14h à 21h au 4650, Ontario est.


ici_lasexta@yahoo.ca

www.jornada.unam.mx

« Accommodements raisonnables » ou comment les cathos résistent aux tentatives gouvernementales de sécularisation en matière de programmes scolaires : la commission Bouchard-Taylor reçoit des mémoires présentés par des « citoyens » de tout bord, dont notamment des catholiques pour lesquels le concept de « laïcité » n’est qu’une dépravation de plus du côté d’anti cléricaux dégénérés. Oui, conservons ces bons vieux cours de morale chrétienne histoire de mieux fermer les yeux quand dans le même temps l’autre squatteur du Vatican sermonne l’humanité avec ces discours anti avortements et préservatifs. Les conneries made in suppôts du clergé sont de retour ! Séropositifs en puissance de tous les pays, priez le petit Jésus dans les dispensaires gérés par l’église catholique. On annonce la sortie du « package » ecclésiastique version 2007 : une MST contractée, une bible offerte. Out les trithérapies, welcome la sainte trinité ! (On ne dira plus : « je me suis converti au catholicisme » mais « j’ai contracté le catholicisme »)*

Hormis le safe sex dans la chapelle Sixtine :

Depuis qu’une petite partie de l’humanité a choisi de s’affranchir des contraintes incluant la religion et le capitalisme, on voit émerger des projets autogestionnaires qui non seulement permettent de se sentir moins seul dans cette aspiration à la non médiocrité et surtout de comprendre que le traditionnel « c’est comme ça » apposé au phénomène d’embourgeoisement de quartiers populaires peut être renversé. Nous avons donc reçu Magalie et Pascal, tous deux impliqués dans le projet de Centre social autogéré à Pointe Saint-Charles.
Fondé sur une volonté de réappropriation des friches urbaines (les terrains du CN) par les habitants eux-mêmes, le projet, à l’initiative de La Pointe Libertaire, s’inscrit dans une logique de démocratie directe et d’abolition des hiérarchies interindividuelles. « La Pointe » organise depuis quelques mois des rencontres autour des thématiques autogestionnaires : la dernière en date abordait la question des squats au Canada.

www.lapointelibertaire.org

Entrevue avec Alex, de l’ AFESH (association facultaire des étudiants en sciences humaines de l’Uqam) au sujet de la possible grève étudiante illimitée contre le dégel des frais de scolarité. Malgré le refus de certaines associations étudiantes de voter en faveur de la grève (dont notamment celle du Cégep du Vieux-Montréal), l’asso des étudiants en sciences humaines tente de mobiliser autour d’elle afin de réaliser une action de grande envergure.


Retour sur la manifestation « prise 2 » du Parti communiste révolutionnaire, samedi 29 septembre à St-Jérôme : suite à la série d’arrestations de militants lors de la première manif le 11 août 2007 qui visait à dénoncer les conditions de travail dans les usines de la région, le PCR avait décidé d’organiser une seconde action destinée à réaffirmer le droit à la dissidence politique. Cette fois-ci, pas d’arrestation, mais la présence des « forces de l’ordre » dans des véhicules banalisés, histoire de réaliser des « vidéos souvenirs » des manifestants présents. Nous avons donc diffusé un reportage réalisé sur place par Julien, du Magazine centre-ville du mardi. Le maccarthysme à l’ère de YouTube.

www.pcr-rcp.ca

Entrevue avec Hans, du MASSE (Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi) : fondé en 1999, le mouvement qui milite notamment en faveur d’un partage des richesses plus juste et du droit au travail pour tous, organise jeudi 4 octobre un « comité d’accueil au très déshonorable Brian Mulroney » pour répliquer à la soirée hommage mise sur pied par Québecor, la chambre de commerce de Montréal et l’Institut Fraser. Donc, soyez courtois, accueillez comme il se doit le signataire canadien de l’ALENA.


Les laquais du MCV vous recommandent chaudement de vous rendre demain jeudi à l’hôtel Windsor situé au 1170 Peel (métro Peel) à 17H30.

www.lemasse.org

En ces temps de régression sociale et de retour tranquille vers les années 50, voire le XIXème siècle, les laquais aiment et diffusent :

Dead Kennedys
Didier Super
FFF
Pauline Julien

* (ou comme dirait Didier Super : « (Jésus) est-ce que tu pourrais légaliser le mariage pour les curés, histoire qu’ils laissent un peu les enfants tranquilles ? »)