Ah, l'époque bénie où les "Indiens", bouche cousue et plume pluggée dans une zone ad hoc, ajoutaient une touche folklorique et accessoirement silencieuse à nos clichés de vacances, cette époque où l'on pratiquait dans l'approbation générale la suture buccale des comploteurs judéo-trotskystes, cette délicieuse époque où tout n'était qu' "ordre, luxe et volupté" façon Duplessis. Tout était droit et propre. La piété dans un cadenas...Eh bien amis de l'ordre, réjouissez-vous, on annonce le grand come back des "fifties": le Canada (en guerre) conchie les communautés autochtones, le Québec via ses Robocops en ligne arrêtent des militants communistes. Join the moutons club. Sophie et Aurore ont convié depuis leur bûcher:
Aaron, animateur de l'émission "Roots, rock, rebel" à CKUT 90.3 fm au sujet de la soirée de soutien en faveur de Shawn Brant, organisée samedi 29 septembre. Militant mohawk de la communauté de Tyendinega dans l'est de l'Ontario, Shawn Brant a été arrêté le 5 juillet puis libéré sous caution le 31 août suite à son implication dans des blocus de chemins de fer et d'autoroutes sur le territoire mohawk Tyendinega. Actuellement détenu à domicile, S.B. s'était engagé dans un mouvement de résistance autochtone fondé sur une volonté de réappropriation des territoires ancestraux, confisqués par l'union fraternelle Etat canadien/province ontarienne/entreprises. Considérés jusqu'ici comme des sous-merdes, les autochtones renversent --via des actions directes de type occupation de territoires/perturbations économiques- les logiques de dépossession institutionnalisée. Sauf qu'il existe un lien consubstantiel entre les mobilisations politiques autochtones et la répression de nos petits amis en uniformes. En 2007, la criminalisation des mouvements sociaux n'existe pas.
Soirée bénéfice en faveur de Shawn Brant: 22h: Coop sur Généreux, 4518 Papineau (coin de Mont-Royal)
www.ocap.ca/supporttmt.html
rebel@ckut.ca
Jacques, du Parti communiste révolutionnaire, au sujet de la répression policière dont ont fait l’objet des militants du PCR lors d’une manifestation à St Jérôme le 11 août dernier. Selon le porte-parole de la police locale, les arrestations auraient été motivées par le caractère « haineux » des tracts distribués lors de la marche. Qualifié de « groupe extrême » par les services de renseignements du Québec, le PCR a donc la chance de se faire clouer le bec par des clones en uniformes un peu trop zélés, qui n’hésitent pas à coffrer tous ceux qui auraient la bonne idée d’exprimer des idées un peu trop outrecuidantes en ces temps de pensée mollusque. Dans cette époque de néo-maccarthysme policier, le PCR a donc prévu une autre manifestation à St Jérôme destinée à affirmer le droit à la dissidence politique dans un pays supposément démocratique. Avis donc à tous les gueux qui considèrent que la démocratie n’est pas circonscrite au droit de chanter à tue-tête « vive la police ! » en distribuant aux enfants et aux estropiés de guerre des bonbons « Ken et Barbie ».
Marie-Josée du FRAPRU (Front d'action populaire en réaménagement urbain). Le programme d’allocations logement est censé faciliter l’accès aux ménages disposant de faibles revenus Sauf que ce programme gouvernemental est sous-financé et (bizarrement) assez peu médiatisé. En dix ans, le nombre de bénéficiaires du programme est passé de 155 000 à 129 000. Un économiste de l’Institut Economique de Montréal vous expliquerait que la diminution du nombre de bénéficiaires s’explique par l’incroyable croissance qu’a connu le Québec : les 26 000 sous-fifres dans la misère se sont transformés en grands boss. Bien sûr.
Ils défoncent les moutons :
Un extrait de la compile du Collectif opposé à la brutalité policière
Téléphone, « Un autre monde » (F)
Arseniq 33, « Au secours la police » (Qc)
Brigitte Fontaine, « Baby boom boom » (F)
Les Wampas, « L’aquarium tactile » (F)
Keny Arkana, “La rage du peuple” (F)